Projet éolien de Ruffieu. Situation le 7 juin 2023 au matin.

En avril, compte tenu du climat de contestation qui se développait autour du projet, M. Broussard, maire de Ruffieu, décidait de lancer une consultation des communes voisines, plus précisément de leurs conseils municipaux. Il s’agissait des 4 autres communes du Valromey (Valromey/Séran, Arvière en V., Champagne, Haut-Valromey) et des trois communes du Plateau de Hauteville (Plateau de H., Champdor-Corcelles, Brénod). Louable initiative, a priori.

Nous avons demandé à recevoir une copie de la lettre envoyée à ces 7 communes, sans succès, le maire de Ruffieu n’y tenant pas. Au fur et à mesure que des échos nous parvenaient des premiers conseils municipaux débattant de cette question, il apparaissait que la « règle du jeu » définie par M. Broussard consistait à ne tenir compte que des « non » au projet. Toutes les « non-opposition », qu’elles consistent en un « oui » ou un vote « ni oui ni non » seraient considérées comme valant « oui ». Chose assez curieuse puisque dans tous les scrutins officiels le vote blanc n’est pas décompté. Mais passons. Dans ces conditions M. Broussard considérait qu’il ne renoncerait à son projet que si 5 communes au moins sur les 7 consultées s’y opposaient.

Peu à peu les communes ont délibéré sur base des informations données par le maire de Ruffieu, qui ne dissimulait pas les principales caractéristiques du projet : 4 à 7 machines de 200 m de hauteur sur les crêtes de Valorse, 1 700 hectares de terrain concédé, l’objectif étant de prendre sa part de la nécessaire production d’énergie propre dans le cadre d’une électrification massive des activités économiques et quotidiennes.

Brénod, qui avait pourtant porté un projet similaire (abandonné pour des raisons techniques) se montrait dubitatif et votait « ni oui ni non ». Arvières en Valromey et Valromey sur Séran votaient « non ». Ils étaient rejoints le 22 mai par Champagne. À ce stade : 3 « non ».

Le 31 mai, Plateau d’Hauteville votait « non ». La surprise n’était pas dans la réponse « non », cette commune étant au premier chef impactée dans sa dimension touristique. Elle était dans l’unanimité avec laquelle ce vote était acquis. C’était donc le 4ème « non ».

Sachant que Haut-Valromey hésitait beaucoup jusque-là sur la conduite à tenir, on attendait que Champdor fasse la décision, par un probable 5ème « non ».

Mais Champdor avait prévu son conseil le 15 juin, pas avant. Or celui de Haut-Valromey était prévu le 6, celui de Ruffieu le 7. D’où le scénario suivant : le 6, M. Broussard est invité à défendre son point de vue devant le conseil de Haut-Valromey, qui ensuite procède à un vote. Si le résultat est en faveur du projet, ou si les pour et les contre s’équilibrent, le lendemain 7 M. Broussard fait voter par le conseil de Ruffieu une résolution l’autorisant à signer la promesse de bail. Cette résolution a été prévue à l’ordre du jour connu depuis le 3 juin. Quant à Champdor il n’avait qu’à être plus rapide…

Comme prévu le conseil de Haut-Valromey, juste avant le début de sa réunion, a entendu pendant 50 minutes les arguments de M. Broussard et les réponses qu’il fit aux questions posées par certains conseillers. Comme on le craignait le maire de Haut-Valromey a refusé aux représentants de « Notre Valromey » de présenter leur version des choses. M. Broussard a quitté la salle.

A ce moment, compte tenu de la façon dont s’étaient déroulés les échanges, et surtout du silence d’une bonne moitié des conseillers, le résultat du vote semblait très incertain. Pourtant il fut très clair : sur 17 suffrages exprimés, 11 étaient contre, 3 s’abstenaient, 3 étaient pour. Une cinquième commune venait de s’opposer.

Dans ces conditions on voit mal comment le conseil de Ruffieu pourrait voter ce soir, 7 juin, une délibération lançant le projet de parc éolien !

Mais on a vu tant de choses… À suivre.

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